Céline Guarneri

Un calice ouvert et ivre de possession
à la recherche d'une source tarie
plonge en ce gouffre ravi
où l'âme s'immole avec passion

Sans que la pudeur ne rougisse
Ses courbes lisses
qui ravissent les cuisses
laissent entrevoir vices et délices

La lame chocolatée mouille une lèvre fleurie
L'ombre exile la lumière éblouie
et dans un élan oublie
les successives chutes
et le fardeau des plaintives minutes

Dans un frisson d'écume couleur cuir
Le carré impavide
dont le destin est de faire défaillir
et divinement pâlir
Les bouches les plus avides
ouvre amoureusement
une parenthèse hors du temps
et répand triomphant
cette rosée qui réchauffe le sang.